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Michelle... avec deux ailes
26 janvier 2014

Se plaindre de la météo ou l'art de savoir relativiser ...

 

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SE PLAINDRE DE LA MÉTÉO

Andrée-Anne Guénette

 

Il fait froid. Vous l’aviez remarqué? À moins de vivre seul dans une caverne, parions qu’au moins une ou deux ou dix autres personnes vous ont fait la remarque ce matin.

Se plaindre de la météo pourrait être le sport national du Québec tant c’est répandu. Et sans m’en réjouir, je comprends parfaitement bien le phénomène. C’est un sujet universel, passe-partout, utile tant dans un ascenseur que dans un taxi, autour de la table en visite ou dans la salle d’attente chez le médecin. Avec tant de sujets incendiaires à notre portée ces jours-ci (bonjour, la Charte!), ça fait du bien de se rabattre sur un sujet sûr et pas ostentatoire pour deux cennes (pouvais pas m’en empêcher).

Mais qu’on se le dise. Se plaindre de la météo, c’est ce qu’on appelle chez nous un First World problem (premier monde, en opposition au tiers monde). Un problème de fortunés. Car s’il fait froid que le temps de passer de sa maison douillette à son auto à son lieu de travail bien chauffé, entendons-nous qu’il n’y a vraiment pas en faire tout un plat. J’en conviens, c’est assez frisquet quand on doit attendre l’autobus qui n’arrive pas, mais au moins on sait que ça ne durera qu’un temps et qu’on finira bientôt par être à l’abri. (cela dit, je ne cesse de penser aux sans-abri du Québec ces jours-ci).

On s’entend que c’est gênant de se plaindre quand on voit des nouvelles comme celle de la tragédie à l’Isle-Verte. Toutes ces personnes désormais sans logis, blessées ou pire. Sans parler du calvaire que vivent les Syriens depuis trois ans maintenant, alors que les dirigeants du monde s’enfargent dans des virgules d’un accord qui tenterait de calmer le jeu.

La réflexion m’est venue hier, alors que je passais de nouveau la journée à accompagner mon conjoint en chimiothérapie. Le monsieur assis près de nous est arrivé tout sourire, sa femme, le portrait de la gentillesse et de la sollicitude. Il m’a raconté qu’il en était à ses débuts à ce protocole de chimiothérapie qui devait durer six mois. Pensant qu’il était nouvellement initié à cette étage de l’hôpital, je lui ai prononcé quelques paroles encourageantes, du genre tout ira bien et qu’il faudrait être courageux. « Oh, ne vous en faites pas, qu’il m’a dit. Ça fait maintenant sept ans que je suis en traitement. J’en ai vu d’autres ! »

Sept ans! Sept ans de courage sans cesse renouvelé, d’attitude combative, de moments durs et désolants et tendres et tristes. Des beaux moments aussi. L’histoire d’amour avec sa femme était belle à voir. Et en l’entendant parler à son fils, qui viendrait le chercher à l’hôpital, j’ai vu que sa relation avec ses enfants l’était aussi.

Dans l’adversité et devant des obstacles qui semblaient insurmontables, ce couple tout sourire a décidé de serrer les coudes et d’être somme toute heureux. Je pense qu’il y a là une leçon assez fabuleuse sur comment on peut choisir de voir les choses. Revenons à la météo. Il fait froid, oui. Mais il règne un soleil radieux. Alors aujourd’hui, je vais me tenir quelques instants à la fenêtre et absorber quelques rayons en me trouvant chanceuse au possible. Je vous invite à en faire autant.

Photo: Shutterstock.  Puisé sur le blog Coup de Pouce

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