Il reste six jours avant Noël.

Le papier de Mario Roy dans La Presse m'a touché énormément.  Je le partage avec vous :

Il reste six jours avant Noël. Jadis religieuse, aujourd'hui familiale ou même strictement consumériste, cette fête n'agit plus comme un ciment social à prise rapide. Ce serait plutôt le contraire. Selon ce que chacun est et croit (ou ne croit pas), Noël peut avoir mille significations, ou même n'en avoir aucune.

Néanmoins, peu de gens sont insensibles à l'atmosphère de cette période, qui suggère à la fois la réflexion et la sérénité, la tolérance et la générosité.

Pour ces six jours, donc, voici six projets inspirés par l'air du temps.

Un: sauver la planète.

Pas besoin de composter votre CO2, il suffit de réfléchir un peu avant d'acheter. Par exemple, acquérir un lecteur électronique à la place d'une grosse pile de livres épargnera du papier et du camionnage. Idem pour mille autres choses: beaucoup de ce qui possède une existence matérielle a désormais aussi une version immatérielle, non polluante et tout aussi pratique.

Deux: sauver les êtres humains.

Envoyez un courriel au gouverneur du Texas et priez-le de repenser à la peine de mort. Le Texas a exécuté 24 condamnés cette année, alors que cette barbarie disparaît rapidement dans l'ensemble des États-Unis (une baisse de 63% depuis 2000). Plaidez aussi auprès des gouvernements chinois et iranien qui, eux, continuent à exécuter à tour de bras.

Trois: aimer les êtres humains.

Quelques billets de 5$ et quelques minutes de son temps pour arpenter le centre-ville... On donnera chaque coupure à un sans-abri choisi parmi les plus mal pris des mal pris: ces hommes qui, visiblement, n'ont plus la jeunesse, ni la santé, ni l'énergie, ni le moindre espoir. Un sourire et un mot chaleureux comptent tout autant que le beau billet du Dominion.

Quatre: aimer les êtres humains (bis).

Il est presque toujours gratifiant, pour soi et pour l'autre, de reprendre contact avec des gens que l'on n'a pas vus depuis mille ans. Un courriel, un coup de téléphone: un peu de chaleur se crée ainsi, qui aide à supporter le vent parfois glacial soufflant, au quotidien, sur les rapports humains.

Cinq: aimer les bêtes.

En 2008, plus de 4800 chiens et 20 000 chats ont été euthanasiés dans les diverses sociétés protectrices des animaux du Québec. Est-ce... humain? À la condition d'être certaine de lui demeurer fidèle, toute personne gagnera à vivre avec une petite bête aimante et aimée, qui ramène un peu à la substantifique moelle de la vie.

Six: rire un peu.

À l'échelle de l'univers et de l'éternité, rien n'est au fond très sérieux. Bien sûr, il ne s'agit pas d'une vérité à partir de laquelle on peut ordonner toute une existence. Mais, pendant un jour ou deux, entre la dinde et le pâté, elle peut remettre les choses en perspectives...

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